René González, l’un des cinq héros cubains : «Au-delà de la légitimité des revendications de certains, tout cela fait partie d’un assaut contre Cuba»

René González, l’un des cinq héros cubains et prisonnier politique des États-Unis, prévient que la politique de la Maison Blanche sera d’encourager des événements tels que ceux qui se sont produits le dimanche 11 juillet lorsqu’une série de manifestations ont eu lieu, alimentées en partie par une campagne sur les réseaux sociaux et dans les […]

René González, l’un des cinq héros cubains : «Au-delà de la légitimité des revendications de certains, tout cela fait partie d’un assaut contre Cuba»

Autor: Anais Lucena

René González, l’un des cinq héros cubains et prisonnier politique des États-Unis, prévient que la politique de la Maison Blanche sera d’encourager des événements tels que ceux qui se sont produits le dimanche 11 juillet lorsqu’une série de manifestations ont eu lieu, alimentées en partie par une campagne sur les réseaux sociaux et dans les médias.

«Au-delà de la légitimité des revendications de certaines personnes, tout cela fait partie d’une attaque contre Cuba». a-t-il déclaré.

Dans une interview sur Voces sin Fronteras, animée par Denis Rogatyuk, il a souligné que le blocus est un acte de guerre brutal qui s’est renforcé au cours des quatre dernières années. «L’assaut contre l’économie cubaine que le gouvernement américain a mis en œuvre au fil des ans a été brutal», a-t-il déclaré.

Par Denis Rogatyuk

DR : Au sujet des manifestations, quelle a été votre expérience personnelle ces derniers jours, qu’avez-vous vu dans les rues de La Havane ou d’autres villes ?

RG : Comme tout citoyen, ou comme la grande majorité des citoyens cubains, dimanche dernier (11 juillet), je me suis réveillé, j’ai commencé à mener ma vie normale, la vie d’un dimanche sous la pandémie, ce qui n’est pas très normal, c’est le moins qu’on puisse dire, et soudain des informations ont commencé à apparaître sur les réseaux sociaux, d’abord sur ce qui se passait à San Antonio, puis sur la présence du président sur place, et petit à petit, surtout depuis des sites de Miami, des informations et des vidéos jubilatoires ont commencé à apparaître sur les événements qui se déroulaient dans d’autres parties du pays.

J’ai continué à faire mes activités à la maison, jusqu’à ce que je me rende compte un peu plus tard que c’était quelque chose de plus sérieux, alors j’ai pris contact avec quelques camarades, j’ai commencé à passer quelques appels pour voir ce qui se passait, et dans l’après-midi, tard dans la nuit, je me suis rendu à deux endroits où des manifestations avaient eu lieu. Je suis allé à Diez de Octubre, au moment où j’y suis allé, la manifestation était toujours en cours et elle était pratiquement terminée, vous pouviez voir les dégâts, les résultats des confrontations de certaines personnes violentes avec les autorités, et ensuite je suis allé à Calle Zanja où quelque chose s’était également produit, mais dans une bien moindre mesure, et c’est là que j’ai pu commencer à observer de première main ce qui s’était passé.

Puis j’ai commencé à recevoir des informations, jusqu’au lendemain, jusqu’à lundi, je pense qu’il y avait encore quelques manifestations lundi, et surtout un mélange de faussetés, beaucoup de faussetés, beaucoup de mensonges, beaucoup de vidéos, nous savons tous qu’ils ont même utilisé des images de Buenos Aires, d’Alexandrie, du Venezuela, d’autres endroits, pour donner l’impression que Cuba était plongé dans le chaos, et que le gouvernement cubain s’était finalement effondré.

Tout le monde sait que c’est un mensonge, à Cuba bien sûr, ceux d’entre nous qui sont ici l’ont toujours su, mais je suppose que cela a dû avoir son effet sur certaines personnes qui sont à l’extérieur, qui ne connaissent pas la réalité cubaine, qui ne peuvent pas la vivre, et je suppose aussi que, surtout, certaines exagérations par rapport à la répression supposée des manifestants pacifiques ont dû avoir leur effet sur certaines personnes qui ne sont pas bien informées.

DR : Comment s’est déroulé l’ensemble du processus de contre-mobilisation pour soutenir le processus de la Révolution à Cuba ?

RG : Je ne vais pas nier que ce qui s’est passé dimanche nous a surpris, nous ne sommes pas habitués à voir des événements comme ça dans notre pays, surtout, nous ne sommes pas habitués à voir ce niveau de violence. Je vais préciser que tous ceux qui ont manifesté n’étaient pas des personnes violentes, je pense qu’il y avait des endroits où des personnes mécontentes sont sorties, certaines même avec des griefs et des préoccupations authentiques qui nous ont été imposés pendant des années par les États-Unis dans une large mesure, mais le niveau de violence qui a été connu dimanche est rare, ce n’est pas habituel à Cuba.

Je pense qu’il s’agit d’une question que nous devons bien sûr examiner de manière approfondie, faire les analyses correspondantes et prendre les mesures sociales, politiques et d’ordre public qui s’imposent. Cela a bien sûr provoqué le rejet de personnes qui ne sont pas habituées à cela, qui ne le veulent pas, qui ne veulent pas voir un pays comme celui-ci, et les manifestations qui ont été organisées par les communautés, les lieux de travail, les syndicats, bref, tous ceux qui ont pu manifester pour descendre dans la rue et aussi pour montrer que nous voulons construire un pays pacifique, que nous ne voulons pas de ces niveaux de violence dans les rues, et pour montrer qu’il y a une majorité du peuple cubain qui continue à soutenir ce pays, la révolution, le gouvernement, et que nous sommes, surtout, conscients qu’au-delà de la légitimité des revendications de certains, tout cela fait partie d’une attaque contre le pays, cela fait partie d’un autre épisode bien planifié, planifié par l’utilisation des réseaux sociaux, et que nous allons défendre ce gouvernement, notre souveraineté, notre indépendance, et nous allons continuer à résister.

Je pense que s’il y a une chose que les personnes qui sont venues manifester ont en commun, c’est qu’elles ont baissé les bras, c’est la vérité, et je ne le prends pas comme une offense, je ne pense pas que tout le monde doive nécessairement avoir le même niveau de résistance. Nous sommes en tant que pays, en tant que peuple, en tant que communauté, en tant que population, soumis à une politique génocidaire de soixante ans, dont le but exprès, écrit par ceux qui l’ont conçue, est précisément de se rendre par faim, par désespoir, par besoin, et bien, il y a des gens qui se rendent.

Parmi les personnes qui décident de céder, qui décident d’accuser le gouvernement cubain de tout cela, il y a des personnes qui ne sont pas des criminels, et je crois que les éléments criminels, poussés par la formidable campagne sur les réseaux sociaux, ont fait de ces manifestations ce que nous avons vu ces jours-ci, et je crois que c’est notre droit, En tant que partie de la population qui n’a pas renoncé et qui maintient une position digne face à cette politique criminelle et génocidaire de l’impérialisme américain, nous sommes descendus dans la rue pour manifester en faveur de ce processus et contre la politique qui tente de nous étouffer depuis soixante ans.

DR : Il y a beaucoup de comparaisons entre ces manifestations actuelles et celles de 1994, le fameux «El Maleconazo». Que pensez-vous de ces comparaisons ?

RG : Il y a de nombreux points de contact, le principal, le fil conducteur des deux situations, la toile de fond, est le blocus américain contre Cuba, qui a précisément pour but de semer le désespoir parmi le peuple cubain afin qu’il devienne désenchanté et qu’il blâme le gouvernement pour ses problèmes économiques, pour ses limitations matérielles, et cette toile de fond est très commune, elle fait partie d’une politique systématique, qui a persisté pendant soixante ans, et qui passe par la crise de 1994 et celle à laquelle nous sommes confrontés maintenant.

Il y a un autre point commun, je pense que dans les deux cas, le soulèvement du peuple a été encouragé de l’extérieur, et dans le cas de 1994, la question de la migration a été utilisée pour faire descendre dans la rue quelques personnes désespérées et, dans ce cas, il a été utilisé, je pense de manière très perverse, la situation spécifique causée par le COVID, qui a été combinée avec une intensification de la politique criminelle des États-Unis contre Cuba, imposée par le président (Donald) Trump et poursuivie par le président (Joe) Biden.

Je pense que dans ce cas, il y a des points communs, dans la mesure où ces deux éléments ont été à l’origine de l’élan des protestations et de ce qui s’est passé. On ne peut pas nier ces points de contact entre les deux situations, je pense que la politique de l’empire étasunien envers Cuba continuera à promouvoir ces événements, elle ne changera pas tant qu’ils considéreront qu’ils peuvent provoquer ce désespoir chez le peuple cubain, et il y a des moments, comme celui-là et comme celui-ci, où se conjuguent diverses circonstances qui augmentent les limites matérielles du peuple et où une partie de cette population, désespérée dans certains cas, dans d’autres cas par des desseins politiques, malveillants, voire parfois criminels, finit par prendre ces positions et descendre dans la rue.

DR : Avez-vous vu ces dernières années les signes de la préparation de cette campagne de fake news, de diffamation contre le gouvernement cubain à travers l’utilisation des plateformes de médias sociaux ?

RG : Oui, bien sûr. Le gouvernement américain a toujours essayé d’utiliser les médias pour influencer la population cubaine afin d’inciter à l’insurrection, à l’illégalité et à la violence ici. Nous ne pouvons pas oublier que depuis que le président (Ronald) Reagan a créé Radio Martí – auparavant, il y avait Radio Ciudad, qui se trouvait à côté de Las Américas -, il y a toujours eu un intérêt de la part du gouvernement américain à utiliser les communications pour soumettre Cuba dans le cadre de cette guerre, la composante psychologique d’une guerre qui n’a rien de psychologique, une guerre d’usure, d’agression, de blocus, de génocide contre Cuba, et l’élément psychologique a toujours eu un ingrédient dans les communications qui a varié au fil des ans, dans les années soixante, c’était la radio, les différentes stations qu’ils utilisaient à l’époque, puis vint Radio Martí, une station officielle du gouvernement américain pour influencer les Cubains, puis TV Martí s’est jointe à eux, qui n’a jamais été vue à Cuba mais ils l’ont incorporée, je pense qu’ils font encore venir quelques personnes là-bas pour continuer à travailler sur une station que personne ne voit, et récemment les réseaux sociaux ont été incorporés dans cette guerre, Nous savons tous que le gouvernement américain subventionne nombre de ces réseaux sociaux, consacre beaucoup de fonds à tout ce réseau de guerre psychologique qui, par le biais des réseaux sociaux, a été lâché sur Cuba, et c’est un travail très persistant, systématique, méthodique, scientifiquement calculé qui finit par avoir un impact sur certaines personnes et qui a été un élément très important de cette campagne.

Cette campagne, ou cette utilisation des réseaux sociaux, s’exerce dans deux directions, l’une vise à refroidir l’ambiance à Cuba, à confondre certains cubains, à nous inciter à la violence, à nous faire croire et à rationaliser la théorie selon laquelle l’embargo n’existe pas, qu’il n’y a pas de blocus, que le gouvernement cubain est responsable de tout, mais nous ne pouvons pas oublier que dans une autre direction, elle vise à tromper le reste de la planète, au reste du monde, pour amener les gens à recevoir de fausses nouvelles de Cuba, pour montrer tout problème qui se produit à Cuba et justifier ainsi les demandes «d’intervention humanitaire», que nombre des pires porte-parole de la contre-révolution cubaine adressent au gouvernement des États-Unis dans l’espoir que l’armée américaine finisse par rendre ses privilèges à Cuba.

Dans les deux cas, je pense qu’il s’agit d’une utilisation criminelle d’un instrument technologique qui, dans d’autres circonstances, devrait servir à rapprocher les gens, à semer la paix, à mieux se connaître et à faire de nous un peu plus des êtres humains et moins des animaux, mais ce n’est évidemment pas dans l’intérêt de ceux qui veulent reconquérir Cuba et c’est un phénomène que nous devons continuer à affronter et à combattre.

Question du public : est-il possible de faire quelque chose de l’extérieur face à ces événements déstabilisants ? Que peuvent faire ceux qui sont solidaires de la Révolution cubaine ?

RG : Je pense qu’il est important que les gens essaient de s’informer sur Cuba auprès des Cubains qui sont ici, qu’ils ne se laissent pas influencer par toutes les campagnes, les barbaries, les mensonges, la désinformation qui, tant à travers les réseaux sociaux que les médias de désinformation hégémoniques, sont diffusés dans le monde entier, et qu’ils essaient de se tenir informés et de multiplier ces informations à leurs amis, leurs connaissances, et qu’ils essaient de susciter la solidarité dans le monde entier en faveur du peuple cubain et contre la politique criminelle du gouvernement américain.

N’en doutons pas, ne nous leurrons pas, ils veulent transformer Cuba en une Syrie, un Irak, et revenir ensuite avec tous ces processus que nous connaissons, dans lesquels les capitaux reviennent et reconstruisent soi-disant le pays qu’ils ont déjà détruit, et ils font les grandes affaires qu’ils font partout quand ils viennent avec leurs interventions humanitaires, en faveur de la démocratie, etc.

Je pense qu’il est important que toute personne décente, je ne parle plus de la gauche, comme dans le cas des cinq, qui aborde le sujet de Cuba, essaie de s’informer, de ne pas se laisser berner, de rechercher des informations réelles sur ce qui se passe et d’essayer de diffuser ces informations et de les utiliser pour exiger la fin du blocus criminel qui punit sévèrement le peuple cubain et la fin de la politique criminelle des États-Unis envers Cuba, qui vise à créer un phénomène comme celui de la Syrie, ou de l’Irak, ou de la Libye, dans les Caraïbes.

DR : Quels ont été les effets les plus durs du blocus que vous avez observés sur l’île au cours de l’année écoulée ?

RG : Le blocus a été un acte de guerre brutal renforcé au cours des quatre dernières années par l’administration Trump, et l’assaut contre l’économie cubaine a été brutal. Avant même l’arrivée de la pandémie, nous devrions examiner certaines des mesures prises à l’encontre de Cuba, et je vais en donner quelques exemples. Imaginez qu’avec la connivence de la droite latino-américaine, plus précisément des présidents du Brésil et de l’Équateur, les programmes médicaux qui permettaient à plusieurs milliards de dollars par an d’entrer à Cuba soient démantelés ; il s’agit d’un coup brutal porté au cœur de l’économie cubaine, qui commence lui-même à infliger de graves dommages à l’économie cubaine, puis des mesures ont continué à être prises contre les envois de fonds des familles, le gouvernement de Donald Trump, qui parle beaucoup des droits de l’homme autant que celui de M. Biden et tous ceux qui sont passés par là, s’est attaqué à la famille cubaine et a coupé les envois de fonds des proches vers leurs familles à Cuba, portant un nouveau coup au cœur de l’économie familiale cubaine.

Ensuite, les voyages des Cubains à Cuba ont été considérablement réduits, ce qui a porté un nouveau coup à l’économie cubaine, sans oublier la question de la pandémie. Rappelons que l’économie cubaine, après ces autres coups que j’ai évoqués, comptait sur le tourisme pour continuer à se développer. La pandémie a pratiquement paralysé l’industrie touristique du pays et nous avons dû nous passer de ces revenus, qui permettent à la vie normale de se développer à Cuba, je pense que cela suffit pour que les auditeurs comprennent ce que Cuba a subi ces quatre dernières années.

Dans ces conditions, ils ont intensifié leur campagne de désinformation, leur guerre psychologique contre Cuba, toujours avec le message que c’est l’inefficacité du gouvernement cubain qui est à blâmer, que le gouvernement cubain doit être blâmé, que le gouvernement cubain ne se soucie pas de ses citoyens, et le résultat a été que certaines personnes sont devenues désespérées et ont perdu toute perspective quant à l’impact réel de ces mesures sur Cuba.

Je ne connais pas le chiffre exact, mais nous pouvons parler de plusieurs milliards de dollars qui ont cessé d’entrer à Cuba ces dernières années, et le résultat a été les limitations, la souffrance et tout ce qui a été ressenti par rapport à l’économie.

Dans ces conditions, le gouvernement a dû faire face à la pandémie, à cette campagne qui nécessite également des millions de dollars, et les ressources ne sont tout simplement pas suffisantes pour tout, je ne veux pas faire de comparaison avec d’autres gouvernements comme celui de Leningrad, mais dans les conditions que nous vivons actuellement, c’est très similaire, ce serait déjà trop demander, Il serait exagéré pour les habitants de Miami d’exiger qu’un blocus comme celui-là nous soit appliqué, mais il faut parfois faire des comparaisons, et l’attaque contre l’économie cubaine que le gouvernement américain a mise en œuvre ces dernières années a été brutale, tout comme la campagne de guerre psychologique qui a abouti à ce qui s’est passé dimanche dernier.

Soi-disant, si nous vivions dans un monde à moitié juste, ce Donald Trump serait en prison pour génocide et Biden commencerait à être poursuivi. C’est la réalité que nous vivons à Cuba, c’est un génocide imposé par la plus grande puissance politique, économique et militaire de l’histoire de l’humanité contre un pays qui n’est pas une menace, qui n’a appliqué aucune politique qui l’attaque, et c’est un pays de onze millions d’habitants dont la seule chose qu’il sait donner au reste du monde est la solidarité, l’amour, la paix et… la paix, Néanmoins, ces voisins tout-puissants ont décidé de commettre un génocide contre nous, de nous mettre à la gorge les uns des autres et de continuer à rêver de ce qui était écrit dans les années 80, à savoir qu’à cause de la faim, du désespoir et de la réduction des revenus, les Cubains finiront par être désespérés et s’agenouilleront devant le gouvernement américain.

DR : En tant qu’ancien prisonnier politique aux Etats-Unis, que diriez-vous à ces personnes qui disent que Cuba est une dictature ou un régime totalitaire ?

RG : Je pense que la répression au sein de la société américaine est visible par tous. Je suis vraiment étonné quand certaines personnes acceptent des leçons en matière de droits de l’homme, d’état de droit et de loi de la part du gouvernement américain.

Le gouvernement américain est un gouvernement répressif dans sa conception, et cela n’a pas changé et continue de l’être, sans parler du reste du monde. Le gouvernement américain s’estime en droit de décider que chaque pays doit faire ce qui est dans son intérêt, et que s’il ne le fait pas, il doit en subir les conséquences.

La traînée de mort qui a été laissée dans le monde entier au cours des dernières décennies parce qu’un gouvernement a simplement décidé de ne pas faire ce qui convenait au capital américain est effroyable, et c’est ce qu’ils recherchent à Cuba, en d’autres termes, parler de répression au nom du gouvernement américain relève du cynisme le plus éhonté et je pense que cela a beaucoup à voir avec l’expérience que nous avons vécue, surtout dans le processus juridique auquel nous avons été soumis.

Nous avons vécu un procès qui, si un jour les annales de l’histoire judiciaire américaine sont étudiées ou révisées, serait en tête de liste en termes de cynisme et d’utilisation du mensonge par un gouvernement qui se considère comme l’arbitre des droits de l’homme sur la planète, de la légalité. Nous avons vu des choses dans ce procès que l’on ne voit même pas dans les films, nous avons vu les procureurs mentir de manière flagrante, mettre des gens à la barre pour mentir en sachant que tout le monde savait que c’était un mensonge, en sachant avec une confiance énorme, et à juste titre, que le jury croirait tous ces mensonges, nous avons vu les procureurs faire chanter les témoins, les menacer de les poursuivre s’ils témoignaient, les menacer de les poursuivre s’ils ne témoignaient pas, Les témoins que nous avons amenés au procès pour la défense, les témoins que nous avons assignés à comparaître conformément à notre droit à la défense et qui n’ont pas pu témoigner parce que le procureur s’est levé avec un calme incroyable et a dit que si cette personne témoignait, il la poursuivrait, et rien ne s’est passé.

Nous avons vu, lors du procès, les procureurs menacer de retirer la pension d’un général américain s’il témoignait en faveur de la défense, nous avons vu toutes sortes de violations, de moqueries de la procédure régulière lors de ce procès, des choses qui sont même difficiles à croire, et qui n’ont rien à voir avec ce que nous voyons dans les films où l’accusé a tout à fait le droit de se défendre, etc.

Je pense vraiment que le procès nous a appris à mieux comprendre pourquoi un individu comme Joe Biden, qui se dépeint, se présente ou se vend comme un libéral, un modéré, peut se lever et regarder devant une caméra aujourd’hui et dire qu’il ne va pas ouvrir les transferts de fonds des familles parce que le gouvernement cubain va les prendre en charge, ou comment il peut ensuite se lever devant une caméra et nous proposer des vaccins tout d’un coup, mais que l’organisation internationale doive venir les distribuer à Cuba parce que le gouvernement cubain, qui est le seul en Amérique latine à avoir créé un vaccin, ne va soi-disant pas les distribuer, les appliquer à sa population, il faut être cynique, il faut être hypocrite pour dire cela après que cette politique génocidaire nous soit appliquée. Je ne sais pas s’il est avocat, je pense qu’il a appris du cynisme qui orne ceux qui représentent ce gouvernement impérialiste, criminel, génocidaire, et, bien, cette expérience nous a marqués en tant que prisonniers politiques, bien sûr, et nous a appris très vite à pouvoir identifier ces personnes.

La majorité du peuple cubain continue à défendre cette révolution, je pense que c’est un problème de principes et de dignité humaine, il n’y a aucune raison pour que nous nous laissions mettre à genoux par une politique criminelle et génocidaire de soixante ans, et nous allons continuer à défendre cette révolution et nous devrons regarder en nous-mêmes, rectifier ce qui doit l’être, Mais je ne pense pas qu’il soit digne de notre histoire, de nos martyrs, des principes qui ont inspiré cette révolution, que nous devions nous rendre à un empire parce qu’il veut nous faire mourir de faim, parce qu’il veut commettre un génocide contre nous, et nous devrons chercher des solutions en nous-mêmes, mais la reddition n’est pas une option pour nous.


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