La tension reste vive au Pérou deux semaines après le second tour des élections. Bien que le nouveau président n’ait pas encore été proclamé, les perspectives semblent favoriser le gauchiste Pedro Castillo, étant donné que tous les recours en annulation contre les résultats des élections qui le donnent vainqueur, envoyés par la droite Keiko Fujimori, qui fait face à une demande de détention préventive qui sera analysée par le Pouvoir Judiciaire ce lundi, ont été rejetés.
Les deux candidats ont rassemblé leurs partisans samedi dernier lors de multiples manifestations à Lima, bastion électoral de Fujimori, qui a appelé à «respecter le vote», dans le contexte de ses accusations de fraude présumée dans le processus électoral – jusqu’à présent démenties en première instance par les Jurys Electoraux Spéciaux (JEE) -, tandis que Castillo, qui a obtenu 50,125% des voix, contre 49,875% du leader de la Force Populaire, a déclaré «qu’aucune manœuvre» ne pourra tordre la «volonté de changement» du peuple péruvien, décrit une dépêche de RT.
On s’attend à ce que dans les prochains jours la plénière du Jury National Electoral (JNE) analyse les cas qui ont été rejetés dans tout le pays par le JEE, afin qu’il puisse donner la décision finale, tandis que l’examen des dossiers des actes observés, qui sont ceux qui ont une sorte d’incohérence, qui a commencé il y a une semaine, continue.
Dans ce climat d’incertitude, les pressions du camp pro-Fujimori n’ont pas cessé, un ancien juge qui lui est proche ayant demandé l’annulation des élections, et qui a demandé au Haut Commandement Militaire de ne pas reconnaître la possible victoire de Castillo, selon la dénonciation du président sortant, Francisco Sagasti.
Quand le nouveau président du Pérou sera-t-il proclamé ?
Les attentes ne cessent de croître dans le pays andin, dont les organes électoraux sont en train d’examiner les recours en annulation déposés et les registres observés, comme le stipulent ses lois.
Samedi dernier, les JEE de tout le pays ont rejeté les 943 recours en annulation envoyés par Fujimori pour annuler les bureaux de vote, où des «faits très graves» qui n’ont pas encore été démontrés, selon La República.
Après ce revers, Fuerza Popular a commencé à traiter les appels devant la JNE, qui évaluera et donnera son verdict dans les prochains jours. Dans l’intervalle, elle poursuit son analyse des procès-verbaux observés, où aucune constatation n’a été faite qui démontre des incohérences dans le processus.
Malgré les accusations répétées de Fujimori concernant de prétendues irrégularités, une partie des délégations d’observateurs électoraux internationaux, dont la mission de l’Organisation des États Américains (OEA), ont déclaré dans leur rapport préliminaire que l’événement s’était déroulé dans la «transparence» et ont souligné «l’impartialité» du JNE et de l’Office National des Processus Electoraux (ONPE), selon un communiqué de presse de l’institution.
Les résultats de la course électorale, caractérisée par la polarisation et une marge étroite entre les deux candidats, ont été publiés dans leur intégralité vendredi dernier. L’ONPE a publié les chiffres, tableau par tableau, de l’élection générale (11 avril) et du second tour (6 juin), auxquels plus de 18 millions de péruviens ont participé.
Sur ces élections contestées, et au milieu des révisions, pèse aussi une dernière présentée jeudi dernier par l’avocat fujimorista Javier Villa Stein, devant le Pouvoir Judiciaire, pour déclarer la nullité des élections.